Décembre 2020 : Prévention et traitement des maladies

mardi 1 décembre 2020

L’exercice de la Médecine a capté une grande partie de ma curiosité intellectuelle et de mon énergie ces cinquante dernières années puisque c’était mon métier.

La médecine a été la grande affaire de ma vie : d’abord en tant qu’étudiant émerveillé par le fabuleux fonctionnement de l’organisme et désireux tel un horloger d’en connaître tous les rouages, connaître la source du mal et enfin savoir en rétablir le minutieux équilibre. En apprenant cette science médicale j’espérais avoir la puissance et le pouvoir de guérir… La pratique m’a hélas enseigné plus d’humilité. La science d’abord a ses limites. Ensuite si le corps peut être considéré comme un objet de science et de savoir, l’être humain dans son ensemble psychologique, spirituel et social est plus insaisissable et imprévisible. C’est la spécificité de la relation entre le malade et le médecin qui est le plus extraordinaire de ce métier.

Ma grand-mère Estelle, qui exploitait avec ses frères un des premiers cinémas de Lorraine, et dont je retiens surtout le sourire éclatant et les tartes aux mirabelles, a eu la peine de perdre 2 de ses 4 enfants : une petite fille est morte suite à un croup où le larynx est envahi par des membranes qui entraînent l’asphyxie. Toute à son malheur, Estelle a confié son petit garçon à une cousine. L’enfant est mort à la suite d’une chute de sa table à langer : probablement un hématome intracrânien non diagnostiqué. Quelle peine d’imaginer cette fragilité humaine … ces 2 enfants seraient sauvés maintenant, l’un par la vaccination contre la diphtérie obligatoire chez tous les enfants, l’autre par une trépanation grâce au diagnostic rapide par scanner d’hématome intracrânien.

Cette fragilité, je l’ai ressentie souvent au cours de mes voyages dans les pays en voie de développement : au Maroc où je me déplaçais sac à dos avec les bus locaux, j’ai passé la nuit chez une famille qui vivait dans 2 pièces autour d’une petite cour. Le père m’a expliqué qu’il n’y avait que 5 enfants car la dernière petite fille était partie d’une diarrhée 6 semaines auparavant. En Inde aussi où partout les borgnes, les boiteux, les malfoutus exposent leur misère (un grand nombre victimes de la poliomyélite très présente en Inde avant la vaccination).

Mais la pandémie actuelle de la covid19 se charge de nous rappeler que l’humanité est vulnérable aussi dans nos pays développés. Bien sûr les séniors et les malades chroniques sont touchés, mais aussi les jeunes en pleine forme. La maladie peut atteindre n’importe qui. Cette épidémie qui nous préoccupe tous nous rappelle la fragilité de l’humanité. Et cette fragilité doit nous rassembler au-delà des cultures et des religions. Cette épreuve doit être une opportunité pour faire évoluer notre pensée et notre action.

L’étude des grandes épidémies passées, la peste, la grippe espagnole et les autres doivent nous faire éviter de tomber dans les mêmes dérives : pensées irrationnelles, méfiance de l’autre, de l’étranger, de celui qui peut nous contaminer de ses miasmes ou de ses pensées.

Les pandémies ont fait évoluer les sociétés -dans la douleur bien sûr- sur le plan social du fait des bouleversements économiques, et sur le plan politique du fait de la nécessité d’une coordination entre les états pour lutter contre ces fléaux.

Alors lutter contre la maladie ? La médecine, les structures médicales sont au premier plan. Mais elles ne sont rien en l’absence d’hygiène, d’eau, d’éducation, de lutte contre la pauvreté. La tâche est immense…

Dans ce monde en mutation, le Rotary, organisation internationale qui privilégie les valeurs humanistes, a un rôle à jouer. Nous, Rotariens de base, devons nous engager pour réfléchir et participer à ce monde d’après. Il faut s’y mettre tous !

Amitiés rotariennes

 

gouverneur@rotary-bretagne-mayenne.org

 

*PS1 : Documents à consulter pour satisfaire sa curiosité


*PS2 : N’hésitez pas à faire connaitre vos commentaires, vos demandes, et surtout vos bonnes idées que nous puissions les partager.

Ouest France : épidémie de variole à Vannes en 1955, campagne de vaccination