Septembre 2019 : Alphabétisation et éducation de base

dimanche 1 septembre 2019

Chères amies, chers amis,

Depuis 1965, le 8 septembre est, à l’initiative de l'Unesco, la Journée internationale de l'alphabétisation.

« La plus grande violence que les hommes s’infligent entre eux est la misère, issue de l’ignorance ; au-delà de la pauvreté, elle plonge une partie de l’Humanité dans l’inexistence ».

 

 

 


[Déclaration du Parlement francophone des Jeunes sur la misère et la pauvreté. Bruxelles – 6 juillet 2005]

 

Quelques repères préalables…


Définitions
 
  • L’illettrisme qualifie la situation de personnes âgées de plus de seize ans qui, bien qu’ayant été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul et des autres compétences de base pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante.
    L’illettrisme est à distinguer de :
    • L’analphabétisme, qui désigne la situation de personnes qui, n’ayant jamais été scolarisées, ne maitrisent pas non plus les compétences de base ;
    • La problématique dite du « Français langue étrangère », c’est-à-dire le défaut de maitrise de la langue française, écrite et orale, par la population des personnes allophones (primo-arrivants et personnes résidant depuis plus de cinq ans en France).
Causes
 
  • Les causes de l’illettrisme sont multiples et tiennent pour partie à l’absence d’acquisition des compétences de base à l’école ou à la perte progressive de ces compétences au cours de la vie professionnelle, du fait d’un manque de pratique lié notamment à la nature « désapprenante » du travail effectué.

    Les difficultés d’apprentissage à l’école peuvent, à leur tour, s’expliquer par les difficultés organisationnelles ou les conditions de vie et familiales. Sur les causes sociales de l’illettrisme, il convient de souligner que 20% des allocataires du RSA étaient en situation d’illettrisme en 2011, ce qui représente une proportion trois fois plus élevée que dans l’ensemble de la population de référence.

    Par ailleurs, si aucun lien statistique n’a encore véritablement été établi entre illettrisme des parents et illettrisme de leurs enfants, l’enquête PISA de 2012 soulignait déjà une corrélation particulièrement étroite, en France, entre réussite scolaire et origines sociales. Toutes les études montrent clairement qu’illettrisme et difficultés socio-économiques s’entretiennent mutuellement.
    [Délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale (DILFCS)]

 

C’est dire que, dans le monde, le lien entre « alphabétisation et éducation de base » –l’un des six axes stratégiques du Rotary – et la réduction de la pauvreté, la santé, la prospérité économique et la paix dans le monde n’est plus à démontrer.

Dans ce domaine, les chiffres sont éloquents : si toutes les femmes achevaient une scolarisation en primaire, la mortalité maternelle diminuerait de 66 %.

Un enfant né d’une mère ne sachant ni lire ni écrire risque deux fois plus de mourir avant sa cinquième année.

Si tous les élèves des pays à faible revenu quittaient l’école munis des compétences élémentaires en lecture, 171 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté, ce qui représenterait un recul de 12 % de la pauvreté mondiale.

En France, l’illettrisme et les difficultés à maîtriser la langue française concernent des millions de personnes sur le territoire.

Une étude publiée par le ministère de l'Éducation nationale et diffusée il y a quelques semaines, en juin 2019, met en lumière les lacunes en termes de lecture pour un Français sur dix âgé de 16 à 25 ans.

Les chiffres sont alarmants. En se basant sur 713 000 participants à la Journée défense et citoyenneté (JDC) en 2018, le ministère assure que plus d'un jeune Français sur dix est « en difficulté de lecture » et un sur vingt en situation d'illettrisme.

Une note de la Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance (Depp) précise également que sur ces jeunes âgés de 16 à 25 ans, 11,5 % « sont en difficulté de lecture » et 5,2 % de l'ensemble « peuvent être considérés en situation d'illettrisme » caractérisé notamment par « un déficit important de vocabulaire ».

Par ailleurs, les jeunes du niveau « au-dessus » (6,3 % de l'ensemble) ont « un niveau lexical oral correct, mais ne parviennent pas à comprendre les textes écrits ».

L’illettrisme est donc un vrai fléau qui se répand insidieusement, même sur les bancs de l’école. 

Pour nous, Rotariens, il est essentiel de donner à ceux qui en sont victimes des armes pour vaincre ce handicap culturel qui en engendre d’autres.

Agir en ce sens, est pour nos clubs un investissement facile, dans la proximité, une présence bienveillante et avisée dans la cité, fidèle à notre objectif de servir, et propre à renforcer notre image.

Paul Harris disait déjà, il y a plus d’un siècle, « L’ignorance est une menace pour la Paix  ».

Si nous faisons en sorte de « connecter le monde » nous contribuerons à réduire l’ignorance et progresserons, à petits pas, vers la paix !

Avec toute mon amitié.

Marie-Renée