Août 2020 : l'Effectif

samedi 1 août 2020

Cher(e)s Ami(e)s,

Ne comptez pas sur moi pour vous parler effectif ! Le nombre de ceux qui partent soustraits de ceux qui entrent, la proportion des membres issus de la diversité (dont les femmes sic), de la pyramide des âges, des colonnes des qualifications…

Je préfère vous rapporter des histoires et des expériences.

Ma première activité de bénévole, je l’ai eue sans le vouloir et sans le savoir à l’âge de 11 ans. Ma mère était membre active de l’Association des paralysés de France et voulait que je l’accompagne dans la collecte des fonds. Celle-ci était fort ingrate. Elle consistait à faire du porte-à- porte et à solliciter pour les handicapés de l’argent pour améliorer leur ordinaire. Le plus souvent des pièces, parfois des pièces jaunes… qui tombaient en cliquetant dans une tirelire métallique. En échange, les donateurs avaient une petite canne à épingler sur leur robe ou le revers de leur costume. Je n’ai jamais vu quiconque porter cette canne sur son habit…

Parfois on sentait l’odeur du ragoût derrière la porte, on entendait des glissements de pantoufles, on imaginait un œil derrière le judas et la porte restait irrémédiablement muette et fermée. J’étais malheureux, j’avais l’impression de faire l’aumône, d’être seul devant la misère du monde.

D’autres maisons étaient plus accueillantes : nous étions gratifiés d’un sourire, d’une parole encourageante. Merci à Madame P. qui me donnait toujours en plus une friandise…

Ensuite, j’ai été touché de la reconnaissance des familles gratifiées. Cette expérience m’a appris ce qu’était la solidarité et l’ouverture vers l’autre.

50 ans plus tard, je suis toujours bénévole mais j’ai choisi le Rotary. Parce que je voulais avoir une action efficace, soutenue par un réseau international. Parce que je voulais la partager avec d’autres rotariens animés par le même idéal. Parce que je voulais pouvoir la communiquer avec fierté dans mon entourage.

Aujourd’hui, plutôt que d’aligner des chiffres, je veux parler ambition et enthousiasme car ce sont ces deux mots qui me semblent caractériser l’action du Rotary et pouvoir attirer de nouveaux membres.

L’ambition, étymologiquement tourner autour, c’est prendre conscience, bien regarder ce que nous voulons, choisir les personnes avec qui nous le faisons, orienter notre esprit vers le haut. Son opposé serait le laissez-faire, ne s’étonner de rien, ne pas vouloir plus. Le Rotary nous pousse à être ambitieux, à lever la main et la tête pour transformer le monde et à en être fier.

Dans tous les rassemblements rotariens auxquels je participe - que ce soient au cours des actions de club ou lors des assemblées de secteur, de district ou internationales - je suis frappé par l’enthousiasme des Rotariens. L’enthousiasme, cette inspiration, cette énergie qui nous pousse à nous dépasser doit être communiqué à ceux qui nous regardent. Passion, volonté et besoin de faire quelque chose pour notre vieux monde en souffrance : voilà ce qui nous rassemble encore.

Je préfère vous parler encore rencontres et belles actions, images et communication qui font rayonner le Rotary. Elles rendront aussi le Rotary plus visible et plus attractif. Ce sont elles qui inciteront les bonnes volontés à nous rejoindre et qui motiveront les membres à rester.

Évidemment, si nous voulons être vraiment attractifs pour les jeunes générations, il faut changer nos clubs, casser la routine, amener de la diversité, voire de la fantaisie : en un mot moderniser nos clubs. C’est ce que nous dit notre président international Holger Knaack dans son dernier message « nous devons changer radicalement… ». Pour « rebâtir le Rotary des temps nouveaux » il faut que chaque club, chaque rotarien se mobilise.

A partir du mois de septembre, je vais visiter tous les clubs du district, Rotary et Rotaract. J’espère que vous pourrez alors me dire quelle est votre ambition pour votre club, comment vous utilisez votre enthousiasme et quelles mesures vous avez prises pour moderniser votre club et le rendre plus attractif.

Je vous souhaite à tous un bel été. Profitez de ces temps ensoleillés et souvent plus calmes pour faire le plein d’énergie et d’idées.


 

Avec toute mon amitié

Jacques Petit


PS 1 : l’Association des paralysés de France a été fondée en 1933 par 4 jeunes atteints de la poliomyélite.

PS 2 : Merci à Martine Prioul et au club de Combourg-Dol de Bretagne pour la photo prise pendant la « Journée rose » qu'ils ont organisée.