« Au milieu de ce froid et de cette obscurité, une pauvre petite fille passa dans la rue, la tête et les pieds nus…Elle avait bien faim et bien froid, bien misérable mine… elle n’osait pas retourner chez elle : elle rapportait ses allumettes, et pas la plus petite pièce de monnaie. Son père la battrait ; et, du reste, chez elle, est-ce qu’il ne faisait pas froid aussi ? ... »
Qui d’entre nous n’a pas vu les « petites marchandes d’allumettes » lors de ses voyages exotiques ou simplement à la télévision en regardant des reportages ou en lisant les faits divers dans les journaux ? Les petites marchandes d’allumettes existent aussi chez nous. Qui n’a pas vu dans les yeux d’une mère le désespoir à ne pas pouvoir élever, soigner, offrir un avenir lumineux à ses enfants ?
S’occuper des personnes vulnérables est la mission du Rotary dès l’origine. Parmi elles, les enfants sont les plus fragiles physiologiquement, psychologiquement et intellectuellement. Et les personnes les plus à même de permettre leur épanouissement sont leurs parents. Père et mère. Ce sont les familles qui peuvent au mieux assurer l’éducation d’un enfant.
Pourtant ici, dans le thème du mois, seule la mère est mentionnée. Peut-être est-ce en raison de l’immensité de l’amour maternel, viscéral, hormonal, primordial dès la conception, qui unit la mère et son enfant ? Implicitement, malheureusement, cela illustre la responsabilité des mères trop souvent seules à élever leur enfant, leur fragilité particulière lors de la grossesse et de l’accouchement, leur position inférieure dans nombre de société.
Les programmes du Rotary sont multiples pour s’occuper du couple mère-enfant : programme pour essayer de sécuriser l’alimentation, amélioration de l’accès à l’eau, programme de santé notamment vaccination contre la polio, aide à la construction de structure de soins, programme d’éducation…Tout cela concourt à la santé des populations au sens large.
Dans nos clubs également, il faut repenser à cette mission que nous avons d’aider les plus vulnérables. Cela permet de relativiser certaines difficultés de fonctionnement.
Pour les Rotariens, à titre personnel, aider les enfants c’est rendre au monde, à la société, à la famille, ce que le monde, la société, notre famille nous ont donné. C’est ce que m’a expliqué une fois mon père alors que je le remerciais de l’amour et de l’éducation qu’il m’avait donné : « mon fils, c’est en donnant une bonne éducation à tes enfants que tu témoignes de la gratitude que tu as envers tes parents. Rends à tes enfants ce que tes parents t’ont donné ! »
Cette chaîne entre les générations peut s’étendre à tous les échelons de la société. Si nous avons eu force, compétences, moyens pour agir dans notre vie, essayons de les transmettre à notre entourage proche et plus lointain. Le Rotary nous permet d’agir personnellement et collectivement pour un impact plus fort. C’est cela qui fait la force de notre organisation. Essayons d’allumer dans le monde des petites flammes qui ne s’éteindront pas comme de simples allumettes mais qui continueront à éclairer et réchauffer longtemps les familles en difficulté.
